Manchot empereur

Description

Le manchot empereur est le plus grand des manchots. Il ne se trouve que sur le continent Antarctique. Les conditions climatiques y sont les plus dures sur Terre et aucun autre animal ne vit dans un tel environnement. (il se reproduit pendant l’hiver de l’Antarctique).
Son corps s’est adapté pour résister à des températures atteignant -62°C. Le manchot empereur s’isole du froid en grande partie grâce à quatre couches de plumes en forme d’écailles d’une épaisseur totale de 12mm (ce serait 85% de leur pouvoir isolant). Le reste est du à la couche de graisse. Les plumes ont également une forme coudée au point d’attache dans la peau pour les maintenir. Le manchot empereur ne mue qu’une fois par an, et contrairement aux autres espèces de manchots, les nouvelles plumes restent accrochées aux anciennes tant qu’elles n’ont pas atteint leur taille définitive.
D’autre détails anatomiques montrent leur adaptation: comparativement à leur taille et aux autre espèces, ils ont un petit bec et de petits ailerons; une cavité nasale récupérant une majorité de la chaleur émise et perdue lors de l’expiration; les artères et les veines sont rapprochées pour minimiser les échanges thermiques aux extrémités (le sang qui revient est réchauffé par le sang qui provient des extrémités); des ongles des pieds longs et durs permettant de tenir sur la glace.
Le premier oeuf de manchot empereur fut trouvé sur de la glace flottant en 1840 par l’expédition de James Clark Ross. Wilson le vit dans un musée et ne l’identifia qu’en 1905. Il découvrit également la première colonie de manchots empereurs en 1902 au Cap Crozier. En 1911, pendant l’hiver, il partit à la recherche d’oeufs avec Bowers et Cherry-Garrard. C’était la première expédition hivernale en Antarctique qui est relatée dans l’ouvrage ‘The worst journey in the world’.

Classification

Nom scientifique: Aptenodytes forsteri
Le naturaliste J.R. Forster accompagnait le capitaine Cook sur HMS Resolution (1772-1775) et il fut l’un des premiers à décrire les manchots. En hommage, le nom scientifique forsteri fut donné au manchot empereur.
Genre: Aptenodytes
Sous-espèces: Aucune
Nom anglais: Emperor Penguin
Autre nom français: Aucun
Autres dénominations: Pingüino emperador (espagnol)

Caractéristiques physiques

Plumage: Le dos est d’un noir bleu-gris. La queue, la tête, le menton et la gorge sont noirs. Le ventre est est blanc. La partie supérieure du ventre est blanc-jaune. Il y a une tâche orange à proximité de chaque oreille.
On suppose que les taches et les marques du poussin permettent de les rendre plus visibles sur la glace et la neige; c’est important car les manchots empereurs n’ont pas de nid où ils pourraient retrouver leur petit.
La taille des plumes atteint 8cm.
Couleur des yeux: Marron
Taille: Entre 100 et 130 cm
Poids: Entre 25 et 41 kg
Longueur du bec: Un peu plus de 8 cm
Taille des ailes: Environ 36 cm

Répartition géographique

Carte de distribution du manchot empereur
Carte de distribution du manchot empereur

Lieux d’observation: 

La colonie la plus importante serait Care Adare, à l’entrée de la Mer de Ross. Certaines estimations avancent 250.000 couples lors de la période de reproduction.(1)

Population: Estimée à environ 200.000 couples mais les chiffres varient de 135.000 à 400.000 couples.

Statut de l’espèce: Stable

Certains facteurs peuvent faire craindre une baisse de la population:

  • le réchauffement global de la Terre qui provoquerait une fonte de la glace d’où une diminution des sites de reproduction.
  • la présence humaine (scientifiques, touristes) de plus en plus importante sur le continent Antarctique.
  • la surpêche
  • le trou dans la couche d’ozone augmentant la quantité d’ultra-violet

Comportement

Habitat: On compte une cinquantaine de colonies réparties tout autour de l’Antarctique, le plus souvent, sur la banquise.
Reproduction: Les manchots arrivent en mars quand la glace est suffisamment solide pour résister au poids de ces oiseaux.
A la mi-mai, un seul oeuf est pondu (en comparant au poids de l’adulte, ce serait le plus petit oeuf chez les oiseaux). La femelle transfère l’œuf sur les pieds du mâle (un moment très délicat) puis part se nourrir en mer. Si l’un des adultes venait à laisser glisser l’oeuf hors de ses pieds (geste maladroit lors du transfert de l’oeuf, perte d’équilibre, mouvement de panique, maladresse en se déplaçant, …), l’oeuf se retrouverait à même la glace et il gèlerait rapidement. Ensuite, il se craquèlerait et resterait sur la glace pour finalement tomber au fond de la mer à la fonte des glaces. Il est ainsi possible de récolter ces oeufs ‘abandonnés’ sur des glaces dérivantes avant la fonte.
Les manchots empereurs ne font pas de nid: le mâle couve l’oeuf sur le dessus de ses pieds pour éviter tout contact avec la neige et la glace. Il est couvé de 62 à 67 jours.
Les conditions sont extrêmes: c’est l’hiver antarctique (long, sombre et glacial). Les températures peuvent descendre jusqu’à -62°C, les vents peuvent atteindre 200 km/h et la nuit est quasi-permanente. Dans de telles conditions, le manchot empereur parvient à maintenir l’oeuf à une température de 31°C.
Les mâles se rassemblent en petits groupes serrés (appelés ‘tortues’) pour éviter une trop forte déperdition de chaleur et pour se protéger du vent. Les mâles alternent leur position entre le centre et l’extérieur.
Le mâle reste en permanence dans la colonie et il jeûne pendant toute cette durée (la parade, la nidification et la couvée). Il y parvient grâce à ses réserves de graisse (épaisseur de 3 à 4 cm) et il peut perdre jusqu’à 45% de son poids.
A l’éclosion (vers la mi-juillet), le poussin est quasiment nu (sans plumes) avec une tête noire et deux tâches blanches autour des yeux.
Normalement, la femelle revient juste avant l’éclosion. Si le poussin a éclos avant le retour de la femelle, le mâle, malgré son jeûne, s’en occupe et le nourrit grâce à une secrétion œsophagienne parfois appelé ‘lait de manchot’. Cela permet au poussin de survivre et de grandir pendant une durée maximale de 2 semaines. Seule cette espèce a cette particularité.
Au retour de la femelle, après avoir transmis le poussin, le mâle peut se rendre en mer pour une durée moyenne de 24 jours afin de se nourrir et de récupérer la perte pondérale. Cette transmission de poussin ne prend qu’une dizaine de secondes mais peut s’avérer mortelle si elle dure plus longtemps (le poussin gèle en moins de 2 minutes s’il est abandonné à lui-même sur la banquise).
Le poussin est nourri par les deux parents par du poisson régurgité jusqu’à son départ vers l’âge de 4 mois.
La raison pour laquelle les manchots empereurs se reproduisent pendant la saison la plus dure n’est pas encore connue; certains scientifiques avancent qu’en naissant à cette saison, les poussins sont autonomes 5 mois plus tard (janvier ou février, l’été antarctique) avec des conditions plus favorables à leur survie.
Prédateurs: Phoques léopards et orques pour les adultes en mer. Pétrels géants et skuas pour les poussins.
Régime alimentaire: Petits poissons pélagiques, crustacés Euphausidés (krill) et petits céphalopodes.